Sylvain, après 17 années de bons et loyaux services, tu disputeras vendredi ton dernier match sous les couleurs de Cesson. Lorsque tu regardes tout ce chemin parcouru, que ressens-tu aujourd’hui?
« Je suis heureux et fier. Fier d’avoir pendant 17 saisons donner le meilleur de moi-même pour l’équipe, toujours au service du collectif. C’est ce qui me définit et j’en suis fier. J’ai commencé il y a 17 ans et aujourd’hui je suis toujours le même, en regardant les gens droits dans les yeux, avec mes valeurs et mon éducation. »
Tu as tout vécu avec cette équipe… Des hauts avec de grandes victoires et 2 montées, des bas avec une descente notamment. Si tu devais ressortir un souvenir, un moment marquant?
« Je pense que l’équipe qui a battu Nantes & Montpellier à la Glaz Arena la même année serait mon souvenir le plus marquant avec Cesson. Arriver à battre des équipes de ce niveau, dans le Top 3 de la Ligue, c’est une preuve de tout le travail d’une équipe, qui je pense était la plus forte de l’histoire du club. »
Tes coéquipiers et les personnes qui te connaissent te décrivent comme un leader, un meneur d’hommes hors pair au mental d’acier. Ton capitanat témoigne de toute cette confiance envers toi, et des valeurs communes que tu partages avec le club. Tu as toujours pris ce rôle très à coeur…
« Oui c’est vrai, tout naturellement depuis que j’ai commencé le handball, j’ai cette capacité à mener les autres et à être un leader. Le capitanat que j’ai à Cesson depuis toutes ces années est naturel. Pouvoir amener mes coéquipiers à se dépasser, ensemble, faire ressortir le meilleur de chaque joueur pour en faire une force collective. On peut dire que c’est le rôle de manager, et ça définit ce que je mets en place dans le vestiaire ou sur le terrain. Ça a toujours été un atout dans ma carrière. »
Très rares sont les joueurs qui ne connaissent qu’un seul club pendant autant d’années. Tu aurais pu à des moments de ta carrière, explorer d’autres horizons. Pourtant tu es resté, en marquant le club d’une trace indélébile. Qu’est ce qui t’a poussé à te battre pour ce maillot durant 17 saisons?
« C’est vrai qu’à un moment de ma carrière j’aurais pu explorer d’autres horizons, mais encore une fois quand je parle du collectif, ce choix de rester je l’ai fait avec ma femme. Nous avons privilégié la famille, le fait que nos parents voient grandir leurs petits enfants et je pense que nous ne sommes pas trompés. Aujourd’hui nos parents, nos enfants et nous sommes heureux. C’est le plus important à mes yeux. »
Un dernier combat ce vendredi, face à une équipe de Créteil qui jouera sa survie. On imagine bien-sûr que le plus beau cadeau de départ serait la victoire. Le public de la Glaz Arena sera aussi là pour te remercier. Comment abordes-tu cette rencontre, tant sur l’aspect sportif qu’émotionnel?
« Un dernier combat à mener, une dernière bataille, avec l’envie de finir sur une victoire bien-sûr. Je ne sais pas comment définir ce match, car c’est une situation inédite pour moi. Je verrai sur le terrain au moment présent. Il y aura du monde, ma famille, des amis qui viennent me voir, qui se sont déplacés, donc émotionnellement ça pourrait être difficile à gérer. Mais je ne retiens que le positif, toutes ces belles choses qui me sont arrivés durant ces 17 saisons, et j’ai envie de bien finir le travail, en m’amusant et prenant un maximum de plaisir sur le terrain vendredi.
Je le répète, je reste fidèle à moi-même, donc vous verrez de la bagarre du combat, et quelques buts peut-être.
Dans tous les cas vous verrez de très belles choses sur le terrain. »